«Si un jour on ne vend plus de voitures, la dernière vendue sera une Volkswagen», avait coutume de dire Herr Heinrich Nordhoff, PDG emblématique de la marque de 1948 à 1968. Manière de penser que ce ne sera jamais une Peugeot ou une Renault. Arrogant peut-être. Mais, aujourd'hui, la comparaison est cruelle pour les constructeurs français. Quand PSA et Renault annoncent des milliers de licenciements pour éviter le mur, le rouleau compresseur VW investit des milliards d'euros pour devenir numéro 1 mondial d'ici 2018. Dans la roue de GM et Toyota, le géant de Wolfsburg a vendu plus de 9 millions de véhicules l'an dernier. Presque deux fois plus que PSA et Renault réunis. Les deux français ont bien du mal à exporter leurs voitures hors d'Europe quand l'allemand en vend 3 millions en Chine.
Mais Volkswagen règne aussi en maître sur le vieux continent : l'an dernier, une voiture sur quatre immatriculées en Europe appartenait à l'une des marques de l'empire VW. La part de marché du groupe a bondi de 19,5% en 2007 à 24,8 % en 2012, quand celle, cumulée, des deux français s'érodait de 21,2% et 20,1% (chiffres ACEA). Incapables de proposer des véhicules au même rapport qualité-équipements-prix, PSA et Renault accusent l'allemand d'«agressivité commerciale». Ils feraient peut-être mieux d'analyser leurs erreurs d'hier qui aboutissent aujourd'hui à près de 9 500 suppressions de postes chez PSA et 7 500 chez Renault. Et surtout de tirer les enseignements du «modèle Volks