Dix mois après la révélation par la presse de pratiques généralisées d’espionnage des salariés au sein d’Ikea France, les premières mises en examen tombent. Hier, Jean-François Paris, l’ex-directeur de la sécurité, et Sylvie Weber, son ancienne adjointe, ont été convoqués par le juge d’instruction Alain Gallaire.
Bien que «contestant les faits qui lui sont reprochés», comme l'a déclaré son avocat à l'AFP, Sylvie Weber est ressortie à midi accusée d'«infraction à la législation sur les fichiers informatiques». Elle a été placée sous contrôle judiciaire. Jean-François Paris était, lui, toujours interrogé hier en début de soirée. De quoi satisfaire le syndicat FO, à l'origine de l'affaire. «Je me félicite des avancées de l'instruction», réagissait hier Sofiane Hakiki, avocat de FO.
Ces deux actes procéduraux sont la suite logique de l’enquête judiciaire. Deux perquisitions au siège de l’entreprise (en mars et en juillet), ainsi que des interrogatoires d’ex-responsables, ont montré que l’ancienne direction d’Ikea avait mis en place un système généralisé de flicage de ses salariés.
De nombreux mails le prouvent : Jean-François Paris avait l’habitude de demander à des détectives privés des informations sur les nouveaux salariés (lors d’ouvertures de magasins), mais aussi sur des syndicalistes et des clients posant des problèmes à la direction. L’un des détectives, Jean-Pierre Fourès, est soupçonné d’avoir ensuite pioché dans le fichier policier Stic, qui re