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Libération
Récit

Renault sur la voie du chantage

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Le constructeur menace de fermer des sites si les salariés refusent d’importants sacrifices pour améliorer la compétitivité. Le gouvernement prend ses distances.
La direction a demandé le gel des salaires pour 2013. (Photo AFP)
publié le 22 janvier 2013 à 22h36

Renault, prochain boulet industriel du gouvernement ? Après avoir défendu bec et ongle, la semaine dernière, le groupe automobile, qui proposait rien de moins que de supprimer 7 500 emplois en France, le ministre du Redressement productif a changé de ton. «Les discussions qui sont en cours chez Renault […] ne doivent en aucun cas s'apparenter à du chantage», a déclaré hier l'entourage d'Arnaud Montebourg, en réaction à la menace de la direction de fermer deux sites en France, en l'absence de signature par les syndicats d'un accord de compétitivité. Et d'évoquer un «problème de méthode», avant d'appeler le constructeur, dont l'Etat détient 15% du capital, à «respecter le dialogue social».

Vitrine sociale. Il y a une semaine à peine, pourtant, Montebourg, comme son collègue du Travail, Michel Sapin, se félicitaient que les «deux lignes rouges» du licenciement et de la fermeture de site n'aient «pas été franchies». A l'inverse de PSA, avançaient-ils avec une certaine mauvaise foi, puisque Peugeot-Citroën n'a pour l'heure procédé à aucun licenciement. La direction, de son côté, a démenti la menace. «Renault n'a jamais indiqué que "deux sites" pourraient être fermés en cas de non-conclusion des négociations en cours» , avançait le siège du groupe dans un communiqué. «Non seulement ils l'ont dit, mais ils l'ont même écrit sur un slide projeté lors de la réunion», affirme le délégué Force ouvriè