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Décryptage

Top départ pour la taxe Tobin en Europe

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publié le 22 janvier 2013 à 22h26

Les vingt-sept ministres des Finances de l'Union européenne ont autorisé hier onze pays à lancer à eux seuls une taxe sur les transactions financières (TTF). Cette «coopération renforcée», un mécanisme rarement utilisé, est une première en matière fiscale. Mais les choses sérieuses ne font que commencer.

Pourquoi une TTF uniquement en Europe ?

Depuis la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008, qui a conduit le monde au bord du gouffre, l’idée d’une taxe Tobin est apparue comme un élément de régulation des excès de la finance. Mais pas au point de convaincre les grandes puissances financières (Etats-Unis ou Royaume-Uni). Sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne, plusieurs pays européens ont décidé de faire cavaliers seuls. La France, l’Allemagne, la Belgique, le Portugal, la Slovénie, l’Autriche, la Grèce, l’Italie, l’Espagne, la Slovaquie et l’Estonie sont les premiers signataires de cette coopération renforcée.

Quel montant en attendre ?

Selon les chiffres de la Commission, si tous les pays de l’UE avaient dit «banco», cette taxe aurait rapporté la bagatelle d’une soixantaine de milliards d’euros par an. A onze, le produit de la TTF ne devrait rapporter qu’une quinzaine de milliards par an. Mais il faudra encore attendre une bonne année avant d’empocher le moindre centime grâce à la TTF. D’ici là, la Commission européenne doit faire aux onze pays une proposition détaillée.

A quoi servira le produit de la T