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Libération
Enquête

De France en Belgique, sept ans de construction

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Le PDG de LVMH préparait secrètement l’opération depuis 2005.
publié le 23 janvier 2013 à 23h06

En révélant, le 8 septembre, que Bernard Arnault a demandé la nationalité belge, La Libre Belgique a provoqué une tempête politico-médiatique. Il s'agissait en fait de la dernière étape d'un montage élaboré en secret par le milliardaire depuis sept ans. Et dont Libération a pu reconstituer les étapes.

2005 Le déclic

Tout commence en 2005. Cela fait vingt-sept ans que Bernard Arnault a succédé à son père, Jean, à la tête de l'entreprise familiale à partir de laquelle il a bâti son empire. Tout en gardant à ses côtés et à chaque étape, son père - décédé en 2010. Bernard et Jean siègent ensemble au conseil d'administration de LVMH et contrôlent le capital de Groupe Arnault, la société de tête du groupe familial. Le patron de LVMH n'a alors que 56 ans. Mais un déclic se produit. L'industriel veut préparer, dès maintenant, l'après Bernard Arnault. «Il a deux obsessions : le contrôle de son groupe et le fait qu'il lui survive», indique un bon connaisseur du personnage. Cela passe par la formation de ses deux aînés, en âge d'occuper leurs premières responsabilités chez LVMH (Delphine est entrée au conseil d'administration en 2003, Antoine suivra en 2006). Mais aussi par la transmission du patrimoine familial.

En décembre 2005, Bernard Arnault crée alors, à Paris, deux sociétés civiles : l'une est détenue par Delphine et Antoine, l'autre par les trois fils, encore mineurs, issus de son second mariage. Leur objet «exclusif» est «la détention d'actions de la soc