On refait le match. Hier, trois juges d’instruction ont perquisitionné le domicile de Bernard Tapie, mais aussi celui de Stéphane Richard, actuel PDG de France Télécom mais surtout ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy lorsqu’elle était ministre de l’Economie et des Finances de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2011. L’enquête pour «abus de pouvoir» des trois magistrats entend revisiter le désormais fameux arbitrage de juillet 2008 ayant accordé plus de 400 millions de dommages et intérêts à l’homme d’affaires (dont 200 millions devraient lui rester en net, après déduction de créances bancaires et fiscales), dans son litige avec le Consortium de réalisation (CDR), la structure publique ayant hérité des casseroles du Crédit lyonnais, entre-temps privatisé. Une procédure d’arbitrage qui concernait le dossier Adidas.
Que recherchaient les juges ce matin chez Tapie et Richard ?
D'éventuelles traces d'intervention en haut lieu, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Car si l'arbitrage est définitivement acquis à Bernard Tapie, la saisine des juges vise les décideurs publics ayant accepté la voie de l'arbitrage. La moisson aurait été maigre, à en croire Tapie (lire page 4). Mais on peut toujours chercher.
La procédure remonte à l'été 2011, quand la Cour de justice de la République (CJR) s'est saisie du dossier d'abus de pouvoir, visant la ministre Lagarde : «Elle a constamment exercé ses pouvoirs pour aboutir à une solution favorable»