Elle s'appelait Françoise Guinard. Elle travaillait comme auxiliaire de puériculture à l'hôpital Robert-Debré, dans le XIXe arrondissement de Paris. Le 22 décembre, elle a mis fin à ses jours, laissant l'écrit suivant : «Je ne veux plus retourner à Robert-Debré. Travail inhumain. Plus la force.» Trois bouts de phrase terribles. Le syndicat SUD a, dans un communiqué, souligné des «conditions de travail, ainsi que des relations professionnelles, particulièrement délétères au sein de [l']établissement».
Lyasid Mahalaine, représentant syndical SUD à Robert-Debré, y exerce le même métier que Françoise Guinard : auxiliaire de puériculture. Il décrit, dans son hôpital, «des méthodes de management par la personnalisation et l'individualisation, des mobilités entre services qui ont fait exploser le collectif». Ce qu'on entend, c'est que chacun se retrouve bien seul face à ses préoccupations. Lyasid Mahalaine précise que, pour 2013, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) devra faire 150 millions d'euros d'économies. Cela représente 3 600 emplois à temps plein. Il parle également de la «pression mise sur les cadres», de l'exigence de rentabilité. Et aussi d'un «taux d'absentéisme très élevé dans l'hôpital, pour des services qui vont de douze heures en douze heures». En néonatalogie, le service de Françoise Guinard, le turnover est de plus de 25%. «Une infirmière fait entre trois et cinq ans», poursuit Mahalaine.
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