Il est 20 heures, par une soirée glaciale de janvier 2020. Le tarif de l’électricité atteint des sommets. Dans les foyers français, le compteur Linky signale immédiatement un pic de consommation à la «box énergie», installée dans chaque logement. Cette dernière pilote et optimise le fonctionnement des appareils électrique en fonction de l’état du réseau, permettant au consommateur de «s’effacer» (ne pas consommer, ou différer sa consommation) si le réseau l’exige, moyennant rétribution financière. Le boîtier coupe alors les radiateurs quelques minutes par intermittence, jusqu’à ce que le pic se résorbe. Le réfrigérateur, qui peut rester froid dix heures, se met en veille. Cinq heures plus tôt, de forts vents marins ont fait tourner les éoliennes offshore à plein régime, amenant sur le réseau une grande quantité d’électricité. Signal a donc été donné de mettre en marche les appareils dont l’utilisation pouvait être différée, faisant profiter les usagers d’un tarif avantageux.
Effacement. Telles sont les promesses que devraient tenir d'ici sept ou huit ans les «smartgrids», les réseaux de distribution d'électricité «intelligents» quand le coût de l'électricité aura explosé à cause des investissements colossaux pour développer les énergies renouvelables et entretenir le parc nucléaire vieillissant - 400 milliards d'euros d'ici à vingt ans (1).
La France s'étant engagée à porter à 23% la part des énergies renouvelables dans sa consommation d'ici à 2020, le réseau