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Interview exclusive

Boris Picano-Nacci: «Quel sens cela a-t-il de condamner quelqu’un à une telle somme ?»

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Le jugement rendu hier impose à Boris Picano-Nacci, ex-trader de la Caisse d’épargne, de payer 315 millions d’euros de dommages et intérêts.
publié le 28 janvier 2013 à 22h06

Responsable d'une perte de 750 millions d'euros, Boris Picano-Nacci, l'ex-trader de la Caisse d'épargne, n'ira pas en prison, mais a été condamné sévèrement. Pour avoir «abusé de la confiance» de son ancien employeur, il s'est vu infliger, hier, par le tribunal de Paris, deux ans de prison avec sursis (ce qu'avait requis le parquet) et, surtout, 315 millions d'euros de dommages et intérêts à verser à la Caisse d'épargne (ce qu'avait demandé la banque). Une somme qui, comme dans l'affaire Kerviel (dans laquelle l'ex-trader de la Société générale a été condamné à rembourser 4,9 milliards d'euros), semble totalement déraisonnable. Pour la première fois depuis que l'affaire a éclaté, en 2008, Boris Picano-Nacci a accepté de parler, en exclusivité à Libération.

Comment réagissez-vous à votre condamnation ?

Je ressens un fort sentiment d'injustice. J'ai l'impression d'avoir fait mon travail, tout le monde s'accorde sur le fait que je n'ai rien dissimulé, et je me retrouve condamné comme un délinquant ! J'ai commis des erreurs, certes, mais cela ne devait pas relever du pénal. Quant au jugement, il n'a tenu compte d'aucun des faits et éléments à décharge apparus lors de l'audience. Comme le fait que le top management de la banque était parfaitement au courant de ce que je faisais. Ainsi, un comité des risques s'est tenu le 2 octobre 2008 - une dizaine de jours avant la prétendue découverte de mes opérations contestées - et a noté que «de nouvelles positions étaient prises» qui, en cas de «krach bo