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TRIBUNE

Un accord qui oublie l’égalité hommes - femmes

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par Pierre Khalfa, Maya Surduts, Collectif national droits des femmes, Christiane MARTY, Conseil scientifique d’Attac et Julie Muret, Osez le féminisme !
publié le 28 janvier 2013 à 19h06

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, se félicite (1) de l'«avancée décisive» qu'aurait constituée, sur la question du temps partiel, l'accord social du 11 janvier signé entre le patronat et des syndicats représentant une minorité de salarié(e)s. Avant de commenter ce point, une remarque préalable s'impose. Un accord est un tout et il est pour le moins curieux de se féliciter d'un point particulier sans se prononcer sur l'équilibre général du texte. Or, les «nouveaux droits pour les salariés» qui y sont contenus ont pour caractéristique d'être de portée limitée, comportent nombre de dérogations qui en bornent sévèrement l'application et de nombreuses dispositions qui en permettent le contournement. Par contre, les mesures en faveur des entreprises amoindrissent considérablement les droits des salarié(e)s et représentent une régression sociale de grande ampleur…

Ensuite, il est surprenant que la ministre des Droits des femmes s’en félicite alors que précisément le thème de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes était absent des négociations sur l’accord, contrairement à la feuille de route issue de la Conférence sociale de juillet 2012 ! Ne pas avoir intégré cette question dans une négociation sur la sécurisation de l’emploi est navrant, dans la mesure où la précarité de l’emploi frappe particulièrement les femmes, de manière structurelle : elles sont prépondérantes dans le temps partiel ; leurs taux de chômage, taux de