C’est l’étape ultime de la libéralisation du rail européen. La Commission de Bruxelles met aujourd’hui sur la table un quatrième paquet de directives qui pose des questions qui fâchent. Va-t-on vers une scission de la SNCF ? Des appels d’offres pour l’exploitation des TER ? Des pugilats entre opérateurs sur Paris-Marseille ou Paris-Lyon, et à quelles échéances ? Les paris sont ouverts et tous les coups permis.
Que veut Bruxelles ?
Dans son ardeur à casser les monopoles, la Commission a mis le rail en bonne place. Le fret est ouvert depuis 2006 et le trafic voyageur à l'international depuis 2009. Reste le plus dur : les routes nationales, soit le TGV, le TER et les trains intercités pour la France. Non content de fixer des dates (on parle de 2019), le commissaire en charge des Transports, l'Estonien Siim Kallas, se mêle aussi de la forme des entreprises. Avec un credo : si on ne dresse pas une muraille étanche entre d'un côté le réseau, les gares et les aiguillages, et de l'autre, les opérateurs qui font rouler les trains, on ne créera pas les conditions d'une concurrence «libre et non faussée». Sauf que ce calendrier vient heurter celui de la France, où une réforme du rail, pas exactement compatible avec le dessein de Kallas, est en route. Son propos : unifier la gestion du réseau - aujourd'hui écartelée entre Réseau ferré de France (RFF), propriétaire de l'infrastructure, et la SNCF à qui elle délègue la maintenance -, pour le rapprocher de l'opérate