La voilà, la grande réforme bancaire made in France. Promise en janvier 2012 par le candidat François Hollande au Bourget, à grand renfort de moulinets - «Mon adversaire, c'est la finance !» -, elle a été dévoilée en décembre par Pierre Moscovici, façon big bang, pour changer «profondément le secteur», faire «référence en Europe» et refonder «notre paysage financier pour les vingt prochaines années»! Elle était présentée hier par le même ministre de l'Economie devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, et sera examinée par les députés le 12 février. Promis : cette loi bancaire ne versera pas dans «la retouche cosmétique, l'ajustement à la marge, les petits pas». Fichtre…
La réalité est tout autre. Si le texte était adopté en l'état, «la société continuera à garantir l'activité de trading au détriment du financement de l'économie et le contribuable continuera à subventionner les bonus des traders», résume l'ONG Finance Watch. Car le cœur même de la loi ne rogne qu'à la marge le concept de banque universelle. Plutôt qu'une réelle séparation entre banque de dépôt et d'investissement, le gouvernement a opté pour une filialisation qui ne concernerait qu'à peine plus d'1% des activités des banques. C'est Frédéric Oudéa, PDG de la Société générale, qui l'a avoué hier ! (lire page 4) Pas de quoi freiner la spéculation… Mais le gouvernement sent monter la grogne des gauches, au sein même du PS com