«En France, le salaire minimum a atteint un tel niveau qu'il a porté ombrage à la compétitivité du pays.» Ulrich Grillo, le nouveau patron des patrons allemands, ne cache pas son inquiétude depuis que la CDU de la chancelière en campagne multiplie les sorties en faveur du salaire minimum interprofessionnel.
Coiffeuse. En Allemagne, la question est au cœur du débat politique depuis des mois. Et donc, Angela Merkel y serait favorable. «Les choses doivent être plus équitables, estime aussi la ministre du Travail, la conservatrice Ursula von der Leyen. Notre message ne peut pas être juste "plus de croissance".» Problème : le partenaire de la CDU dans la coalition gouvernementale, le parti libéral FDP, bloque le dossier.
Pour l’heure, seuls quelques accords de branche fixent un minimum horaire, qui s’impose à toutes les entreprises du secteur concerné, même quand l’employeur n’est pas signataire de la convention collective : 8,24 euros de l’heure pour les éboueurs, 11 euros pour les couvreurs, 8,75 euros pour le personnel soignant… En Allemagne, 6 millions de personnes travaillent pour moins de 8 euros de l’heure. De nombreux salariés touchent des salaires de misère, allant jusqu’à 2 euros de l’heure pour les coiffeuses est-allemandes ou 1 euro par chambre nettoyée pour certaines femmes de ménage dans l’hôtellerie.
Le rival de Merkel aux élections législatives du 22 septembre, le social-démocrate Peer Steinbrück, a fait de la lutte contre