Nouveau boulet social pour le gouvernement. A l'occasion d'un comité d'entreprise extraordinaire réuni hier matin, le groupe américain de pneumatiques Goodyear-Dunlop a annoncé son intention de fermer son usine d'Amiens-Nord (Somme), menaçant 1 173 emplois directs. Un projet qui intervient dix jours à peine après les 7 500 suppressions de postes chez Renault. Mais si cette fermeture, qui vient s'ajouter à une longue liste, revêt une importance politique particulière pour François Hollande, c'est parce que c'est sur le parking de ce site que le candidat à la présidentielle avait avancé, il y a plus d'un an, ses propositions pour contrer les licenciements dits «boursiers». De la même manière que l'autre proposition phare sur la question - l'obligation pour une entreprise qui veut fermer un établissement de le proposer à un repreneur - a été faite aux pieds des hauts-fourneaux d'ArcelorMittal à Florange (Moselle). Amiens, Florange, deux sites industriels en perdition, à l'image des mesures promises par Hollande ? A voir. Car une fois le candidat devenu président, ses engagements se sont révélés très compliqués à traduire dans les faits. D'où un certain embarras de l'exécutif. Et la colère des salariés concernés, comme le collectif les Licenci'elles, qui réclamait mardi, devant le ministère du Travail, la possibilité d'interdire les «licenciements boursiers».
«Suspendre les licenciements boursiers»
C'était donc devant cette usine d'Amiens-Nord de Goodyear