Al'heure où la France s'apprête à voter une loi qui ne gêne en rien les banques (Libération de jeudi), les Pays-Bas montrent qu'une politique beaucoup plus ferme est possible. Le gouvernement néerlandais a annoncé vendredi qu'il nationalisait en urgence le quatrième établissement financier du pays, pour le sauver de la faillite. Et surtout qu'il allait exproprier sans indemnisation les actionnaires et certains créanciers de la banque.
L’expropriation, cette mesure d’inspiration marxiste, est mise en œuvre par un pays européen, de plus dirigé par un gouvernement libéral.
L’établissement en question s’appelle SNS Reaal. Il est plombé par sa filiale immobilière, Property Finance, qui a accumulé les pertes à cause de sa politique laxiste en matière de prêts. La banque centrale néerlandaise lui avait donné jusqu’au 31 janvier pour redresser sa situation, en s’adossant à un groupe privé. Faute de solution à cette date, le gouvernement a décidé de la nationaliser.
Cela va coûter à l’Etat néerlandais 3,7 milliards d’euros.
C'est Jeroen Dijsselbloem, le ministre des Finances et nouveau patron de l'Eurogroupe, qui a annoncé l'opération. «Je peux comprendre la réticence des gens quand on voit qu'une grande somme d'argent est nécessaire pour sauver une banque, surtout alors que nous traversons une période financièrement difficile», a déclaré le nouveau «patron» des ministres des Finances de la zone euro.
Du coup, pas question que les contribuables assument seuls la facture.