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Libération

Le vrai modèle allemand est social

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publié le 1er février 2013 à 20h26

Voilà un journaliste - ils ne sont pas légion - qui, très jeune, eut un tropisme allemand. Des parents, et surtout une mère juive, l'ont élevé dans le culte de la réconciliation : allemand première langue (et on ne discute pas), un correspondant outre-Rhin à l'adolescence, des voyages réguliers, et même une première vie d'ingénieur à Tübingen, chez des équipementiers automobiles. Et dans sa deuxième vie de journaliste, cette fois en France, Guillaume Duval, rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques, enrage d'entendre répéter à l'envi la rengaine du «modèle allemand», remède miracle à notre déclin fatal : comme si une religion de la monnaie combinée à «une austérité de fer» et à la capacité de nos voisins à accepter sans broncher de lourds sacrifices devaient constituer l'alpha et l'oméga des politiques publiques de toute l'Union européenne.

On se trompe sur l'Allemagne, lourdement, affirme Duval dans Made in Germany, et les Allemands aussi d'ailleurs, aveugles à saisir vraiment ce qui fait aujourd'hui leur force économique et la qualité de leur démocratie. Comme hier Nicolas Sarkozy lors de la campagne électorale, de bonnes âmes, de plus en plus nombreuses, exhortent François Hollande à marcher sur les pas de Gerhard Schröder et de s'attaquer - à la hache si possible - à notre Etat social. L'auteur dénonce une «mystification» qui voudrait que l'ex-chancelier soit «LE sauveur de l'économie allemande».

Dans un réquisitoire