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Libération
Récit

En Corée du Sud, les syndicats victimes de la hausse des coups

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Intimidations, humiliations, violences : les prestataires spécialisés dans la casse des luttes sociales font florès en toute légalité.
Lors d’une manifestation de la Confédération des syndicats, le 11 novembre à Séoul. (Photo Kim Hong-Ji. Reuters)
publié le 4 février 2013 à 21h26

Ils étaient chercheurs chez Valeo Mando, la filiale coréenne de l'équipementier automobile français. Jusqu'au jour où ils ont résisté à la campagne antisyndicale orchestrée par l'entreprise, avec l'aide de l'officine Changjo Consulting. Sur des photos, on voit désormais ces ingénieurs nettoyer le sol de toilettes et couper des mauvaises herbes. «Ils ont refusé de quitter la fédération syndicale malgré les pressions. Pour les humilier, on leur donne des tâches qui n'ont rien à voir avec leurs compétences ou on les isole», déplore Jung Yeon-jae, syndicaliste.

En Corée du Sud, l’affaire Changjo Consulting fait scandale. Officiellement, ce cabinet œuvrait auprès des entreprises pour améliorer les relations avec les salariés. Dans les faits, son rôle était de conseiller ses clients sur la meilleure manière de laminer les syndicats. Changjo Consulting touchait même des bonus financiers si le nombre de syndiqués diminuait.

Depuis 2005, l’officine aurait été impliquée dans le démantèlement de quatorze sections syndicales. Avec des méthodes musclées, à base d’intimidations et d’espionnage des salariés récalcitrants. Après enquête, le ministère de l’Emploi et du Travail a jugé que ces pratiques étaient illégales. Et a annulé la licence de Changjo.

«Pression». La plupart des clients de l'officine étaient des équipementiers automobiles. Mais Changjo conseillait aussi d'autres entreprises, et même des hôpitaux. Au centre médical de l'université de Yeongam (sud-oues