Alors que le Parlement français commence demain à débattre du projet de loi très mou sur la réforme bancaire (Libération de jeudi), l'exemple britannique risque de faire tache. Le gouvernement conservateur présente au même moment un texte beaucoup plus sévère qui prévoit une séparation claire et nette des activités de marché et de détail : des filiales distinctes seraient créées au sein d'un même groupe.
«Cupidité». «Nous n'allons pas répéter les mêmes erreurs que par le passé, a promis le chancelier de l'Echiquier, George Osborne, en présentant le projet. Aux Etats-Unis et ailleurs, les banques ont trouvé des manières de contourner les lois. La cupidité a pris le pas sur la bonne gouvernance. Pour ne pas voir ça, nous allons nous armer en avance. Et nous allons électrifier la clôture [entre les activités de dépôt et de marché] .» Ce discours très martial est la traduction de l'exaspération croissante de l'opinion publique britannique vis-à-vis de son secteur financier. Malgré l'importance de la City dans l'économie du Royaume-Uni, le pays a été scandalisé par la faillite de Northern Rock, la nationalisation de Royal Bank of Scotland et, plus récemment, par le «Liborgate». Et les pouvoirs publics ont d'abord donné l'impression de temporiser.
En septembre 2011, le rapport Vickers, fruit de quatorze mois de travail, proposait ni plus ni moins la fin du modèle de banque universelle à l'horizon 2019. Mais ces conclusions sont re