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Libération

Castorama embauche un espion type taupe

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publié le 5 février 2013 à 21h56

C'est un rapport qui aurait dû rester confidentiel et qui donne une bien mauvaise image de l'enseigne de bricolage Castorama. Selon la CFDT, qui a déposé plainte le 25 janvier, un employé de la Société d'investigation et de protection industrielle et commerciale (Sipic) aurait infiltré le magasin de Villenave-d'Ornon, dans la banlieue de Bordeaux, pour y «espionner» les salariés et même tester leur honnêteté.

Le syndicat s'est procuré les rapports que cet homme rédigeait chaque jour durant les quatre mois où il a été employé par le magasin, entre décembre 2011 et mars 2012. Comme le raconte Denis Lauxire, responsable de la CFDT Services, cette personne «s'est fait embaucher comme manutentionnaire. Elle servait de bouche-trou et passait de service en service». Un poste qui lui permettait d'être en contact avec un maximum de salariés. Car tout le monde est cité dans ses rapports et personne n'échappe à ses remarques, pas même les cadres. Le DRH y est ainsi décrit comme quelqu'un qui ne «va jamais en magasin» et qui «ne dit pas bonjour». Mais ce qui est «vraiment pernicieux et malsain», selon la CFDT, ce sont les méthodes employées par cet «espion», qui «se faisait passer pour un petit voyou et incitait les salariés au vol» en leur demandant comment sortir des produits.

Depuis la révélation de l'affaire, la direction nationale de Castorama a indiqué qu'il s'agissait d'un «audit» pour «fiabiliser les procé