Les supermarchés français continuaient hier de retirer des produits suspects de leurs rayons congelés, alors que les différentes sociétés impliquées dans les lasagnes Findus au cheval roumain se rejettent la responsabilité du scandale (lire ci-contre). L'affaire, si elle ne porte pas atteinte à la santé publique, montre une faille inquiétante : personne en France, pays des fabricants, ne s'est aperçu que de la viande de cheval avait remplacé le bœuf promis sur l'emballage. «Le système de contrôle n'a pas fonctionné en France, car c'est l'autorité sanitaire britannique qui a alerté», note Olivier Andrault, de l'UFC-Que choisir. Pourquoi la traçabilité n'a-t-elle pas marché ? Par faiblesse des contrôles, à cause de l'opacité sur l'origine des ingrédients et de la complexité de l'approvisionnement.
Des contrôles insuffisants
En France, les contrôles sur la viande sont organisés par le ministère de l'Agriculture. «Un vétérinaire maison contrôle toutes les carcasses. A la sortie de l'abattoir, 100% des viandes ont été inspectées. Ensuite, par échantillonnage, il y a des analyses bactériologiques», explique Déborah Infante, du Syndicat national des inspecteurs vétérinaires. Pour la viande française, l'inspection est faite dans les abattoirs, et «à destination» pour celle issue de l'étranger. Mais rien de tel pour les produits transformés comme les lasagnes : seule une infime partie est contrôlée. «Tout dépend du secteur, explique Déborah Infante. Vous aurez pl