Microsoft peut-il devenir cool ? Comprenez : autant qu'Apple ou Google. Assez, en tout cas, pour se réinventer ? Le PDG de la firme de Redmond, Steve Ballmer, a fait de cette idée son nouveau mantra : «We're making Microsoft cool.» Objectif : réussir la migration d'Internet «anywhere, anytime». Ce n'est pas gagné, mais c'est maintenant ou jamais. Car la civilisation du PC appartiendra bientôt au passé, poussée vers la sortie par la déferlante des écrans nomades. L'empire Windows qui s'est édifié sur ce monde ancien tremble aujourd'hui sur ses bases.
Fin 2012, Microsoft a donc sonné la contre-offensive. Vitrine de sa révolution culturelle et stratégique lancée le 26 octobre : la Surface, une tablette ultrafine avec un astucieux clavier qui en fait aussi un mini-PC. Ce même jour, Microsoft dévoilait également Windows 8, la nouvelle version de son système d'exploitation (OS) conçue pour tous les écrans mobiles. «Le début d'une nouvelle ère», a claironné le même Ballmer.
Prison dorée. Il y avait urgence. L'informatique du XXIe siècle ne se passe plus dans le PC mais dans le nuage (le cloud) : on stocke à distance sur des serveurs ses documents, photos, musique, on accède à des logiciels en ligne. Et on peut utiliser ses données depuis ses écrans (téléphone, tablette, ordinateur portable, téléviseur), à tout moment. Autant dire que Microsoft doit impérativement sortir de la prison dorée des PC qui