Il aura fallu moins de quarante-huit heures pour que le gouvernement avalise le diagnostic de la Cour des comptes sur les perspectives des finances publiques en 2013. Jean-Marc Ayrault a reconnu hier, pour la première fois, que la cible de 3% de déficit public ne serait pas atteinte par la France cette année. «Nous ne serons pas exactement à 3% en 2013, mais nous n'en serons pas très loin», a-t-il affirmé. La faute à cette satanée croissance qui devrait s'avérer très nettement inférieure à la prévision pour le moins optimiste de 0,8% sur laquelle le gouvernement avait construit, à l'automne, son budget 2013.
François Hollande ayant déjà éventé le secret de polichinelle des 3%, en déclarant qu'«il ne sert à rien d'afficher des objectifs s'ils ne peuvent être atteints», la voie était libre pour reconnaître que cette cible, présentée pendant des mois comme «intangible», ne serait pas au rendez-vous à la fin de l'année. L'aveu était manifestement douloureux. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvert le bal hier matin, sur Canal +, en reconnaissant que l'objectif ne serait «probablement» pas tenu. Jérôme Cahuzac s'en est tenu au langage tout en sous-entendus de la Cour des comptes, estimant, comme son premier président, Didier Migaud, la veille, que «ce sera effectivement très difficile» : «La probabilité d'atteindre cet objectif s'est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait, non seulement en Fra