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Récit

3% : il fallait croître pour le voir

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L’exécutif a admis hier que la faiblesse de la croissance enterrait son objectif de réduction du déficit.
Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac au ministère de l'Economie, le 23 janvier. (Photo Charles Platiau. Reuters)
publié le 13 février 2013 à 22h26

Il aura fallu moins de quarante-huit heures pour que le gouvernement avalise le diagnostic de la Cour des comptes sur les perspectives des finances publiques en 2013. Jean-Marc Ayrault a reconnu hier, pour la première fois, que la cible de 3% de déficit public ne serait pas atteinte par la France cette année. «Nous ne serons pas exactement à 3% en 2013, mais nous n'en serons pas très loin», a-t-il affirmé. La faute à cette satanée croissance qui devrait s'avérer très nettement inférieure à la prévision pour le moins optimiste de 0,8% sur laquelle le gouvernement avait construit, à l'automne, son budget 2013.

François Hollande ayant déjà éventé le secret de polichinelle des 3%, en déclarant qu'«il ne sert à rien d'afficher des objectifs s'ils ne peuvent être atteints», la voie était libre pour reconnaître que cette cible, présentée pendant des mois comme «intangible», ne serait pas au rendez-vous à la fin de l'année. L'aveu était manifestement douloureux. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a ouvert le bal hier matin, sur Canal +, en reconnaissant que l'objectif ne serait «probablement» pas tenu. Jérôme Cahuzac s'en est tenu au langage tout en sous-entendus de la Cour des comptes, estimant, comme son premier président, Didier Migaud, la veille, que «ce sera effectivement très difficile» : «La probabilité d'atteindre cet objectif s'est amenuisée au fur et à mesure que la croissance pâlissait, non seulement en Fra