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Libération
EDITORIAL

Marmite

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publié le 14 février 2013 à 22h33
(mis à jour le 14 février 2013 à 22h46)

L'affaire des lasagnes, le «horsegate», comme le titre la presse anglaise, a ouvert les arrière-cuisines de la filière viande et du monde du surgelé, de la grande distribution et des traders en barbaque.

Et la marmite ne sent pas bon. On découvre ainsi que Spanghero, le roi de l’agroalimentaire, a sciemment maquillé les étiquettes pour transformer du cheval en bœuf, pour son plus grand profit. On apprend que la viande se négocie comme du brut ou des tourteaux de soja aux quatre coins du monde. La barbaque en question, des bas morceaux de cheval congelés destinés à être hachés, porte même le nom magnifique et alléchant de «minerai». On apprend aussi que la même usine, Comigel, accommode indifféremment des lasagnes pour Picard, Findus, l’anglais Tesco ou les grandes marques des distributeurs. Sans que personne ne se soucie ni des origines ni même de la nature de la viande fourrant les surgelés. On sait qu’avec des lasagnes surgelées, on ne mange pas du bœuf de Kobe, mais quand même !

Dans un bel exercice de lâcheté collective, tout le monde refile la lasagne chaude à son voisin. Au royaume de la malbouffe, tout le monde est irresponsable. Quant aux institutions européennes et nationales qui ont laissé faire cette petite cuisine, on attend toujours une réglementation minimale qui permette au consommateur de savoir s'il mange du lard ou du cochon et d'où viennent les ingrédients de son bon petit plat. Dans le «horsegate», aucun risque sanitaire n'est avéré. Il re