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Farines animales : c’est du lard ou du poisson ?

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En plein scandale des lasagnes au cheval, Bruxelles autorise la réintroduction des protéines animales dans l’aquaculture.
Dès le 1er juin, les poissons d’élevage pourront se régaler avec des protéines animales transformées de porc et de poulet. (Photo Reuters)
publié le 15 février 2013 à 22h06

Le scandale des plats au bourrin n'a pas encore refroidi que la Commission européenne a annoncé jeudi, en pleine tourmente, qu'elle autorisait la réintroduction de farines animales - issues de porcs et de poulets - pour les élevages de poissons. Une décision prise en juillet 2012, mais annoncée cette semaine. Ce qui «tombe mal», a réagi le ministre délégué à l'Agroalimentaire, Guillaume Garot. «Faut-il avoir le sens politique d'une huître, renchérit dans un communiqué la députée européenne Isabelle Thomas (PS), pour abîmer ainsi la perception que se font de l'Europe les citoyens ? Nous demandons à la Commission de revenir immédiatement sur cette décision.»

«Attention, il faut éviter toute confusion, prévient Jean-Louis Peyraud, directeur de recherches à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). Il ne s'agit en aucun cas des farines animales des années 90, mais de protéines animales transformées [PAT].» Les PAT sont constituées du cinquième quartier de l'animal, «c'est-à-dire les plumes, le sang, les os, le gras, les pattes… Le tout issu d'animaux propres à la consommation humaine».

«Étanchéité». Même si elles sont d'un autre genre, les farines animales sont à jamais liées au scandale de la vache folle et leur utilisation pour les ruminants (bœuf, mouton, chèvre, vache, etc.) a été interdite dans l'UE en 1994 et en 2001 pour l'ensemble de l'alimentation animale. Seuls les a