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Libération
Reportage

Spanghero sur le gril et salariés à cran

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L'Europe à cheval sur sa viandedossier
Le PDG de la société mise en cause dans l’affaire de la viande chevaline continue de nier.
publié le 15 février 2013 à 22h06

Spanghero contre-attaque. Accusé par le gouvernement d'être le coupable du scandale de la viande de cheval déguisée en bœuf, le président de l'entreprise, Barthélémy Aguerre, a affirmé vendredi matin sur RTL avoir été «grugé» par le trader qui lui a vendu la marchandise. Il a assuré ignorer la signification du code à huit chiffres figurant sur les lots, qui désignait de la viande de cheval.

A Castelnaudary (Aude), à l'entrée de l'usine Spanghero, il y a les employés qui y croient : «Si le patron dit qu'il pensait que c'était du bœuf, je n'ai pas de raison de douter.» Et ceux qui y croient moins : «Mes chefs me le disent et ça me suffit.» Puis, à 14 heures, une nouvelle fait le tour du parking : pour la DGCCRF (la répression des fraudes) qui a mené l'enquête, Barthélémy Aguerre ne serait pas de «bonne foi». Selon les enquêteurs, Spanghero utilisait en effet le même type de code sur les factures envoyées à ses clients.

Sous le coup de la colère, Joëlle, manutentionnaire, en lâche sa bicyclette : «Ils nous auront pris jusqu'au bout pour des cons ! Leur tricherie peut déjà nous faire perdre notre boulot et il faudrait en plus gober qu'ils n'y sont pour rien !» Ils sont quelques salariés à être «juste venus voir». L'usine est à l'arrêt depuis la suspension temporaire, jeudi soir, de son agrément sanitaire. Deux agents de la brigade nationale vétérinaire poursuivent leur enquête, dont les résultats diront si l'usine pourra ou non