Après le Fonds monétaire international et la Commission européenne ces dernières semaines, c’est au tour du G20 de procéder, mais sans le dire clairement, à un début d’aggiornamento. Réunis vendredi et samedi à Moscou, les ministres des Finances et banquiers centraux des 20 pays les plus riches de la planète ont appelé à un assouplissement des politiques de rigueur qui menacent de dégénérer en une nouvelle récession mondiale.
Derrière la novlangue faussement consensuelle des «communiqués finaux», un changement n’en était pas moins perceptible. Alors que depuis le sommet de Toronto, en 2010, tous les membres du G20 campaient sur l’objectif de réduire d’au moins de moitié leur déficit public à l’horizon 2013, ils se sont abstenus cette fois de fixer de nouveaux seuils chiffrés de désendettement.
«Il a été réaffirmé que la consolidation budgétaire était une question de moyen terme», analysait prudemment, à l'issue du sommet, Pier Carlo Padoan, économiste en chef de l'OCDE. La présidence russe a reconnu pour sa part que les objectifs fixés à Toronto étaient «assez optimistes» et qu'il convenait de fixer de nouveaux «objectifs réalistes», mais sans dire lesquels. Et ce n'est pas le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, dont c'était la première sortie internationale depuis le renoncement officiel de la France à tenir l'objectif de 3% de déficit à la fin 2013, qui allait le contredire. «La prise en compte de la dégradation de l'économie doi