croissance chinoise, l’an dernier, a atteint 7,8% selon les chiffres officiels. De quoi faire des envieux. Pourtant, dans un pays qui n’est presque jamais descendu sous les 10% de hausse annuelle du PIB depuis trois décennies, c’est comme si une sonnette d’alarme venait de se déclencher. En réponse, le gouvernement, comme tétanisé par l’urgence de la situation, investit massivement dans des programmes de relance. Il vient de remettre sur les rails son dispendieux programme de train à grande vitesse, avec l’inauguration en fanfare, fin décembre, de la ligne Pékin-Canton (1 920 km). Ce chantier a mobilisé des centaines de milliers d’ouvriers.
La construction du réseau TGV chinois, le plus grand du monde, avait été remise en question par un grave accident survenu en juillet 2011 (40 morts, 191 blessés). Plusieurs lignes avaient été supprimées ou suspendues pour des questions de sécurité et la vitesse des trains réduite. Le niveau élevé de corruption avait conduit au limogeage du ministre des Chemins de fer, Liu Zhijun. L’endettement très important de l’Etat (492 milliards d’euros), lié au financement du TGV, avait aussi été pointé du doigt par les économistes.
Mais qu’importe aujourd’hui, puisque tous les moyens sont bons pour faire redémarrer l’économie. Quelque 50 milliards d’euros supplémentaires seront consacrés dans les deux à trois ans qui viennent à la prolongation de plusieurs milliers de kilomètres du réseau national à très grande vitesse, qui devrait atteindre 40 000 km