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Libération

Pékin : les vues de l’intérieur

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En se tournant vers la croissance de son marché intérieur, le pays tente de faire muter un système basé sur les exportations et une main-d’œuvre bon marché.
publié le 18 février 2013 à 22h26

Longtemps craint, l'atterrissage brutal de la deuxième économie mondiale n'aura finalement pas eu lieu. Après sept trimestres consécutifs de ralentissement, les derniers chiffres montrent que la Chine redécolle, laissant même espérer, à l'entrée de ce nouvel an lunaire, une hausse de plus de 8% de son produit intérieur brut en 2013, contre 7,8% en 2012. Pour autant, cette embellie ne permet pas de remettre au goût du jour un cliché qui veut que l'empire du Milieu reste le principal atelier du monde. Certes, le ralentissement de l'économie chinoise est dû à la décrue du commerce extérieur. Mais à elle seule, la baisse des exportations, qui pèsent pour près du tiers de l'activité du pays, n'explique pas tout. Le bâtiment a lui aussi perdu de sa vitalité.

En 2008, et pour éviter une contagion de la crise mondiale, le gouvernement avait pourtant ouvert un peu plus les vannes du crédit. Mais au prix d'une bulle immobilière qui a fait grimper les prix du mètre carré de 150% à Pékin ou Shanghai… Avec, en prime, une exposition croissante du secteur bancaire aux créances immobilières de plus en plus douteuses. «En plus de sa capacité à gérer le dégonflement de la bulle immobilière, Pékin réalise que le régime de croissance du pays, basé sur des bas salaires et sur le développement des secteurs à forte intensité en main-d'œuvre, a atteint des limites», estime Bei Xu, économiste à Natixis. Pour Michel Aglietta, du Centre d'études prospectives et d'informations internat