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Analyse

Au PS, on rajoute de la rancœur à la rigueur

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Les ministres et la majorité dénoncent une politique du tout-austérité.
Jean-Marc Ayrault et Pierre Moscovici. (Photo Reuters)
publié le 19 février 2013 à 22h26

Ce midi, le gouvernement est invité à déjeuner à Matignon. Séminaires et agapes de début d'année avaient été appréciés comme des signaux d'une ère plus conviviale et solidaire dans l'exécutif. Le Premier ministre remet donc le couvert. Mais cette fois plus personne ne se fait d'illusion sur le menu. Ce sera rigueur et rigueur. «C'est le déjeuner du : "bon on fait quoi maintenant qu'on est vraiment dans la merde", décrypte l'entourage d'un ministre régalien. C'est en tout cas comme ça qu'on nous a demandé de le préparer.»

Caducs. A quinze jours de l'envoi des lettres de cadrage budgétaire aux ministres, fixant leur trajectoire pour l'an prochain, Matignon dément toute fixette budgétaire. «S'il n'y avait que ça, ce serait un peu rébarbatif. Ce sera un déjeuner économique et pas que budgétaire», glisse un conseiller. Il n'empêche : les deux points cardinaux de la politique économique du gouvernement en 2013 sont désormais caducs. L'objectif de 0,8% de croissance est abandonné, tout comme celui d'un déficit budgétaire réduit à 3% pour 2013. Tout est donc à refaire. Sans cadre, il y a un risque de grand foutoir au sein du gouvernement et de la majorité. Et ça a déjà commencé.

Hier, Laurent Fabius a évoqué pour la première fois un objectif de croissance entre 0,2 ou 0,3%. Démenti dans la foulée de Pierre Moscovici et Jean-Marc Ayrault. Puis recadrage de François Hollande depuis Athènes. Le gouvernement attend les prévi