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Libération

1/ Des allocations familiales fiscalisées

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publié le 19 février 2013 à 22h26

Près de 130 euros à partir du deuxième enfant, 300 euros à compter du troisième, 450 euros pour quatre marmots : les allocations familiales, versées sans conditions de revenus à 5 millions de familles en France, représentent une dépense de quelque 12 milliards pour les finances publiques. Une aide attribuée sans conditions de ressources, mais également exonérée d'impôt sur le revenu. Evoquée dimanche par le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, leur fiscalisation permettrait de faire rentrer près de 800 millions d'euros dans les caisses de l'Etat.

Serpent de mer des politiques de rigueur, le rabotage des allocations familiales a fait trébucher plus d’un gouvernement. Le dernier (Jospin) avait dû renoncer en 1999 à leur placement sous conditions de ressources, un an après l’avoir instauré. Argument des opposants : le dispositif, qui constitue l’une des briques de la politique familiale, contribue au dynamisme de la natalité en France.

A voir, car cette vitalité est en réalité assez peu liée à la politique familiale, notamment pour les plus aisés, qui seraient les premiers concernés par la fiscalisation. Le problème pour le gouvernement, outre la levée de bouclier de la droite sur la valeur famille, serait plus de faire remonter, avec cette mesure, le taux de prélèvement obligatoire, au lieu de faire baisser les dépenses. L’alternative : placer les allocations sous conditions de ressources, comme l’avait tenté Lionel Jospin. Avec