Ce n'est pas encore fait, mais Renault semble bien parti pour réussir son pari : négocier un accord de compétitivité drastique, incluant 7 500 suppressions d'emplois d'ici 2016 et une série de sacrifices sociaux (gel des salaires cette année, hausse du temps de travail, etc.). Entamées il y a trois mois, les négociations se sont achevées hier soir. Le texte du projet d'accord doit être soumis aujourd'hui aux syndicats. Ils devraient se prononcer officiellement d'ici début mars, après avoir consulté leur base. Mais une source proche de la direction se dit «optimiste» sur les chances d'aboutir.
Pour être valide, l’accord doit être ratifié par des organisations qui rassemblent au moins 30% des voix. Or, la CGC (29%) et la CFDT (19%),
même si elles réservent leur décision, semblaient elles aussi assez optimistes. «Notre appréciation est plutôt positive», indique à Libération Fred Dijoux, délégué central CFDT. «Même si les efforts demandés aux salariés restent conséquents, nous avons obtenu un certain rééquilibrage», ajoute Dominique Chauvin, de la CGC. La position de FO est plus incertaine. Tandis que la CGT a dénoncé hier une «nouvelle régression sociale». Mais cette dernière, même avec l'appoint éventuel de FO, n'aurait pas assez de poids pour dénoncer un accord s'il était signé par la CFDT et la CGC.
Bonus. Renault a dû mettre un peu d'eau dans son vin. La direction avait déjà abandonné son projet