Chaque année, les pensions de retraite sont revalorisées, dans le privé comme dans le public, du niveau de l’inflation (elles étaient, dans le privé et jusqu’en 1993, indexées sur les salaires). Le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, suggère de déconnecter, au moins partiellement, cette revalorisation basée sur l’évolution des prix.
En 2012, quelque 230 milliards d'euros de pensions ont été versés au titre des régimes de base. La revalorisation de 2%, taux d'inflation en moyenne annuelle cette année-là, a ainsi représenté entre 4 et 5 milliards d'euros. C'est donc tout ou partie de cette somme qui pourrait être économisée. Avec comme objectif de combler une part du déficit annuel des régimes de retraites qui, malgré la réforme de 2010, devrait encore être de près de 20 milliards d'euros en 2020.
Si une désindexation partielle est possible, elle ne peut évidemment pas être totale, et surtout pas pérenne. Sauf à faire totalement décrocher le pouvoir d’achat des retraités. Cette mesure verrait également se dresser contre elle les 15 millions de personnes concernées, puisqu’elle les toucherait tous, quel que soit le niveau de leur pension.
Reste que le gouvernement risque de ne pas avoir d’autres choix. Les réformes récentes, dont celle de 2003 et 2010, ont toutes porté sur les actifs, en allongeant la durée de cotisation ou en repoussant l’âge légal de départ.
Difficile aussi d’augmenter les cotisations alors que le taux de prélèvement obligato