Menu
Libération
Récit

Ethylotests : la gueule de bois de Contralco

Article réservé aux abonnés
La remise en cause de l’obligation d’équipement des véhicules contraint le fabricant héraultais à licencier.
publié le 20 février 2013 à 21h46

Pour élucider ses zigzags politiques, les salariés de Contralco rêveraient de faire souffler Manuel Valls dans le ballon. Cela tombe bien : avec la décision du ministre de l’Intérieur de ne pas rendre obligatoire la présence d’éthylotests dans les véhicules, ils en ont des centaines de milliers sur les bras. A Gignac, grosse bourgade viticole de l’Hérault, l’homme politique préféré des Français passe pour un fossoyeur de l’emploi. Brocardé dans une vidéo réalisée par les employés de Contralco, conspué à Montpellier lors de manifestations, le premier flic de France aurait-il commis une bavure sociale ?

Depuis le début du mois, le leader mondial de l'éthylotest jetable a remercié 235 personnes. En fin de semaine dernière, ses dirigeants ont d'ailleurs décidé de fermer leur petit centre de recherche et développement (cinq salariés), ouvert il y a cinq ans. A terme, la survie de l'entreprise et de ses 80 emplois restants serait menacée. Sur ce territoire sans industrie où le taux de chômage avoisine les 15%, l'affaire fait grand bruit et mobilise les élus. «L'attitude de Manuel Valls est incompréhensible. Je suis consterné pour les salariés», confie, amer, le député (PS) Frédéric Roig.

Effet d'aubaine. Contralco ne pourrait être qu'une banale histoire de revirement et de manque de continuité de l'Etat dans ses politiques publiques. Mais elle est également teintée d'un soupçon de démagogie : celle d'un ministre désireux de soigner sa p