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Libération

Goodyear : des lettres très gonflées

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Arnaud Montebourg a répondu sans détour, hier, à la missive du patron américain de Titan qui mettait en cause la paresse des ouvriers français pour refuser d’investir.
publié le 20 février 2013 à 22h38

C’est un mano a mano aussi viril qu’inhabituel qui oppose depuis vingt-quatre heures le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à Maurice Taylor, le président américain du fabricant de pneus agricoles Titan International. Un échange épistolaire pour le moins musclé entre le pompier en chef du gouvernement contre les plans sociaux qui se succèdent dans l’industrie française, et le patron d’une multinationale qui ne prend pas de pincettes pour dire tout le mal qu’il pense de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, qu’il a définitivement renoncé à reprendre après des mois de négociations infructueuses.

Vitriol. Surnommé le «Grizzly» en raison de sa rudesse légendaire, c'est ce patron connu pour la virulence de ses saillies antisyndicales qui, le premier, a ouvert les hostilités, en envoyant une missive au vitriol à Arnaud Montebourg, rendue publique mardi par les Echos. Maurice Taylor y règle ses comptes avec le gouvernement et la CGT de Goodyear en expliquant que les salariés de l'usine «touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. […] Quand j'ai dit ça au président du syndicat, il m'a dit c'est comme ça en France.» Reprendre l'usine, «vous pensez que nous sommes si stupides que ça ?» poursuit-il avant d'évoquer le «syndicat fou» qui a le soutien du gouvernement mais pas l'argent et le savoir-faire de Titan pour produire des pneus. Prenant soin de souligner que les gouvernemen