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Portrait

Le patron de Titan, «Grizzly» mal léché

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Protectionniste et ultralibéral, Maurice Taylor est  un extrémiste, habitué des provocations.
Maurice Taylor, PDG de Titan (DR)
publié le 20 février 2013 à 22h06

Photo DR

Sa rudesse dans les négociations syndicales lui a valu le surnom de «Grizzly», et ça lui va bien. Maurice «Morry» Taylor, PDG de Titan, a même fait du plantigrade son emblème personnel, et celui de l’entreprise qu’il dirige depuis 1992.

Arnaud Montebourg n'est pas le premier politique à essuyer un coup de griffe de la part de ce patron à poigne, réputé aux Etats-Unis pour ses façons cavalières. A l'occasion d'une grève dans une usine de l'Iowa, en 1999, c'est (déjà) par courrier que Taylor demandait au sénateur local, favorable aux salariés, s'il avait «regardé ce qu'il se passe vraiment, ou [s'il était] juste branché à la machine à fric des syndicats». Quant à ces derniers, qui réclamaient une augmentation et des limites aux heures supplémentaires obligatoires, il leur proposait alors de s'exiler à Cuba, parmi leurs semblables «gauchistes, socialistes, communistes». Taylor s'était déjà distingué en bloquant l'entrée du site à des inspecteurs venus enquêter sur une série d'accidents du travail.

Corsaire. En difficulté, l'usine avait été reprise en 1994 par Titan au prix de baisses de salaires pour les ouvriers. Une méthode de corsaire revendiquée par Grizzly : «Titan est un assemblage d'entreprises déficitaires, en faillite ou fermées, que nous avons redressées», explique-t-il sur son blog. Une stratégie grâce à laquelle, en vingt ans, l'entreprise de taille moyenne est devenue un géant mondial,