Le Qatar continue de pousser ses pions en France. Au point de racheter les magasins Printemps ? L’annonce, hier matin, d’un nouveau tour de table, a rouvert la boîte à fantasme d’un émirat gazier s’offrant un par un les bijoux d’un empire hexagonal déclinant.
Plus-value. Depuis sa vente en 2006 par le groupe Pinault pour 1,1 milliard d'euros, Printemps est piloté par l'italien Borletti, ancien propriétaire de son équivalent transalpin La Rinascente (entre-temps revendu à un distributeur thaïlandais), qui contrôle 30% du capital, en compagnie d'un fonds d'investissement de la Deutsche Bank, certes majoritaire avec 70%, mais qui se comporte comme un simple accompagnateur. Comme prévu, l'allemand entend passer le relais en 2013, en empochant sa plus-value : le deal actuellement négocié valoriserait Printemps entre 1,6 et 2 milliards d'euros (1).
Hier, Borletti a été contraint de préciser qu’il n’était pas vendeur de ses 30% (assortis de 50% des droits de vote, qu’il conserverait) : la négociation porterait sur les 70% restant.
Sauf que les Qataris, bien qu'adeptes du soft power, n'ont pas vocation à se contenter du rôle de sleeping partner. Ils pourraient récupérer la propriété d'une partie des magasins Printemps - la moitié a déjà été vendue, mais le groupe reste propriétaire de son vaisseau amiral, sur les grands boulevards parisiens. Au plan strictement immobilier, le Qatar a déjà effectué une razzia sur quelques fleurons