Au micro d'Europe 1 hier matin, Mickael Wamen, leader CGT des Goodyear d'Amiens, boit du petit-lait : «[Le responsable du groupe Titan] est plus près d'un asile psychiatrique que de pouvoir tenir les rênes d'une multinationale.» Accusé d'avoir fait échouer le projet de reprise partielle de l'usine, à l'automne dernier, par le groupe américain de pneumatiques agricoles, le syndicaliste considère cette lettre comme la preuve que «Titan n'a jamais eu l'intention de reprendre réellement le site [d'Amiens-Nord, ndlr] et n'a jamais eu de projet industriel pour notre usine.» Cette sortie du PDG américain est même un vrai bol d'air pour Mickael Wamen :«Ces dernières semaines, pas mal de gens commençaient à se détourner de lui dans l'usine, ne digérant pas l'échec des négos avec Titan, qui auraient permis de sauver près de 600 emplois sur 1200», rappelle le syndicaliste d'une autre organisation.
Trapu, le visage rond barré de lunettes rectangulaires, Wamen est une institution à Amiens-Nord. Leader d'une CGT qui pèse 86% des voix aux élections professionnelles, l'homme doit une grande partie de son succès syndical à son charisme personnel. «Il arrive à hypnotiser les gens quand il leur parle, à les embarquer, quitte aussi à raconter n'importe quoi sur les autres organisations pour gagner des voix aux élections», raconte un syndicaliste concurrent. «C'est un "rentre dedans", un impulsif, qui a su faire place nette autour de lui, note un autre