C'est ce matin que la Commission européenne, comme elle le fait trois fois par an, publie ses très attendues prévisions actualisées de croissance et de déficit public pour les 27 pays de l'UE. Selon les informations recueillies par Libération, Bruxelles annoncera pour la France une prévision de croissance de 0,1% en 2013 et un déficit équivalent à 3,7% du PIB. Soit bien plus que les 3% promis par Paris à la Commission. Qu'importe, visiblement, puisque le gouvernement et François Hollande y ont déjà officiellement renoncé. Faute de croissance, expliquent-ils, la France ne tiendra pas ses engagements européens. Pas question «d'ajouter l'austérité au risque de récession», n'a cessé de marteler ces jours derniers le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici. Qu'importe, enfin, puisque la Commission elle-même semble prête à accepter que la France ne respecte pas totalement ses engagements. En échange, cependant, de réformes structurelles supplémentaires, afin de réduire sa dépense publique.
Que prévoit la Commission ?
Pour un os, c’est un os : avec une croissance quasi nulle pour la France en 2013 (+0,1% du PIB au lieu des 0,8% sur lesquels est bâti le budget), c’est un dérapage de 0,7 point de déficit public (3,7% au lieu de 3%) qui s’annonce. Résultat : la dette publique va continuer à s’alourdir (90% du PIB), la limite de déficit public (3%) à partir de laquelle l’endettement cesse de s’accroître étant loin d’être atteint. S