Tous deux ont été portés par la foule. Marc, chercheur toulousain spécialiste de la génétique des bactéries, a récolté 300 000 euros sur le site Wiseed de la part de 200 investisseurs pour sa start-up Antabio, qui travaille sur les antibiotiques du futur. Faute de pouvoir obtenir un prêt bancaire - «on me demandait trois bilans professionnels fiscaux pour me suivre et je n'en avais que deux» -, Sébastien, prothésiste dentaire à Colomiers (Haute-Garonne), s'est lui tourné vers la plateforme FriendsClear, où il a récolté 8 500 euros auprès de 23 internautes pour développer son cabinet. Ces deux activités ont en commun d'avoir été financées par crowdfunding : littéralement, «financement par la foule». Soit un investissement communautaire et participatif par le biais de plateformes web pour créer une entreprise ou en renforcer les fonds propres.
De la tontine, vieille comme ma tante, au First Tuesday, raout mensuel des années 1999-2000 estampillé nouvelle économie qui mettait en relation in vivo un investisseur et un start-upper, l’appel au financement par les particuliers pour concrétiser un projet professionnel a toujours existé. Mais, grâce à Internet, il connaît aujourd’hui une nouvelle jeunesse. Car, en pleine crise, la recherche de fonds propres pour les jeunes entreprises a pris des allures de travaux d’Astérix. Les capitaux-risqueurs exigent des projets en béton armé qui peuvent rapporter vite ; les banquiers, en plus de leurs travers structurels (arbit