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Libération

L’embauche à l’épreuve des discriminations

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publié le 24 février 2013 à 22h16

Il est des livres noirs comme des petits pains, ils se multiplient. Celui du responsable de l'Observatoire des discriminations, également professeur à l'université Paris I-Sorbonne, Jean-François Amadieu, concerne les DRH et il est gratiné. On y découvre que la caste étonnante des recruteurs s'arrête souvent sur l'aspect physique des candidats… jusqu'à demander les mensurations, et aussi les tailles des pantalons, jupes et la pointure des candidates. Ce sont des discriminations. L'auteur cite une offre libellée comme suit : «jeune femme de 18 à 22 ans, taille maxi 40, BBR». BBR ? Bleu, blanc, rouge… Mais Amadieu ne s'arrête pas là. Il détaille les cas de recruteurs demandant si c'est «madame ou mademoiselle», parce que les femmes mariées avec enfants ou souhaitant des enfants «suscitent la méfiance».

Autrement, on apprend que les employeurs pratiquent le jeunisme, qu'ils vont sur le Net pour trouver des infos sur les candidats. Qu'un salarié «incapable» de bien communiquer sur la toile et dépourvu d'une «ribambelle de friends» est un «dangereux sociopathe rétif aux nouvelles technologies». Et que, «avoir des amis beaux sur son réseau est préférable au fait d'avoir des amis au visage ordinaire». Mieux vaut ne pas être fumeur, avoir tous les points sur son permis…

Dans l'Hexagone, nombre de recruteurs ont recours à la graphologie. «Elle ne vaut rien, y compris pour recruter», assène Amadieu (70% des cabinets de recrutement fr