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Libération
Enquête

Eurofins, une embrouille dans le potable

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La qualité des analyses d’eau du géant du secteur est mise en cause par les autorités sanitaires françaises.
Un test réalisé au laboratoire d’Eurofins à Nantes, le 22 février. (Photo AFP)
publié le 25 février 2013 à 22h37

L’affaire des lasagnes au cheval n’aura pas été perdue pour tout le monde. Depuis dix jours, une entreprise d’origine française tire son épingle du jeu : Eurofins Scientific, leader mondial de la bio-analyse, se dit submergé de demandes de la part d’industriels européens, tous désireux de (se) rassurer sur leurs produits alimentaires. Les tests ADN - qu’Eurofins réalise en Allemagne - s’enchaînent par milliers et la presse s’enflamme à coups d’articles dithyrambiques sur l’entreprise.

Sauf que la réalité est moins flamboyante. Car si les tests ADN semblent fiables, les tests menés sur l'eau du robinet des Français - autre activité de l'entreprise - le sont un peu moins… Selon nos informations, le réseau hydrologie du groupe s'est ainsi vu, en 2012, sévèrement remonter les bretelles par la puissance publique, qui a relevé des «dysfonctionnements» dans ses méthodes et ses analyses. Aucun scandale sanitaire - a priori - à déplorer, mais le symptôme criant d'un secteur sujet aux mêmes maux que d'autres industries : la qualité sacrifiée sur l'autel de la rentabilité.

Depuis son captage jusqu'au robinet des usagers, l'eau potable subit un double contrôle, interne et externe. Les contrôles sanitaires dits externes sont réalisés par des labos indépendants qui remportent des appels d'offres. Grâce à son gigantesque portefeuille d'analyses (lire ci-contre), Eurofins contrôle la qualité des eaux destinées à la consommation humaine pour le compte de nombreuses agences ré