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Libération

Le labo jackpot de la famille Martin

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La petite société nantaise, devenue leader des analyses à la faveur des crises sanitaires, s’est exilée au Luxembourg.
publié le 25 février 2013 à 22h36

Eurofins aurait pu être une success story à la française. Manque de pot, la société n'est plus vraiment hexagonale, car elle a rejoint la grande famille des exilés fiscaux en déménageant discrètement son siège au Luxembourg en janvier 2012. Le groupe a préféré filer à l'anglaise, tout comme ses deux actionnaires principaux, les frères Martin, domiciliés en Belgique.

Contaminants. Pourtant, l'entreprise créée en 1987 a fait son beurre grâce à l'argent public français, lequel a financé les recherches du couple Martin, scientifiques œuvrant à la fac de Nantes. Au milieu des années 80, ils se posent la question suivante : le vin que nous buvons est-il trafiqué pour être meilleur ? Pour le savoir, les chercheurs utilisent une technique imparable, la spectroscopie à résonance magnétique nucléaire. Avec elle, on obtient l'empreinte digitale de l'alcool contenu dans le vin.

Fort de sa découverte, le couple dépose un brevet, crée une start-up et développe son portefeuille d’analyses. Dans ce domaine, ils sont aidés par les crises sanitaires et environnementales : vache folle, OGM, amiante, grippe aviaire… rendent la société, les industriels et les pouvoirs publics friands d’analyses.

C'est le jackpot. Le groupe nantais devient alors le plus grand labo indépendant d'analyse des aliments au monde. 100 000 méthodes y sont déployées, un million d'échantillons traités à la chaîne. Chimie nutritionnelle, biologie moléculaire (OGM, allergènes), te