Il y a beaucoup de vie dans la mort programmée de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Des vies sous haute tension, sur ce site sacrifié par le constructeur automobile dans le cadre de son plan d’économies, conduisant à supprimer 11 200 emplois dans le groupe, dont 2 800 pour cette seule usine.
«Voilà, d'ici 2014, il n'y aura plus personne, accueille Ghislaine Tormos, une des rares grévistes du SIA (Syndicat indépendant de l'automobile), le syndicat maison. On se bat pour sortir la tête haute. Bienvenue chez les soi-disant casseurs, saboteurs.» Initié le 16 janvier par la CGT, Sud et la CFDT, le mouvement n'a pas seulement figé le site. Il l'a coupé en deux. «On se bat pour nos droits», dit un gréviste. Dans un «climat de terreur», marqué par des «intimidations», des «violences», et des «sabotages», flinguent la direction et les autres syndicats. Quatre grévistes, accusés d'avoir agressé un huissier, ont été mis à pied «en vue de licenciement», deux déjà virés. Le 13 février, d'autres, munis de bâtons, auraient fait irruption dans le local du CE ; un extincteur aurait été balancé à travers la vitre d'une salle où des cadres se réunissaient. «Du pipeau», lâche un gréviste. Au lendemain de ces nouveaux incidents, le ministre du Travail, Michel Sapin, a nommé un médiateur, pour «favoriser le retour au calme», et la reprise du «dialogue». «Un facilitateur, nu