Quand on sort de presque quinze ans de chute libre, un tout petit 0,3% de hausse peut suffire pour sabler le champagne. C’est ce qu’a fait l’industrie de la musique, lorsque les chiffres de l’Ifpi (qui représente le gros du marché mondial, mais pas sa totalité) pour l’année 2012 sont tombés. C’est la première fois depuis 1999 que le marché de la musique, qui est de moins en moins un marché du disque, progresse, signe que la fameuse «transition numérique» est devenue réalité.
Bascule. Mais derrière ce chiffre brut, la réalité est complexe. Tout d'abord, seuls quelques pays tirent le marché : les dragons scandinaves que sont la Suède et la Norvège, où le streaming par abonnement fait un carton (cahier EcoFutur du 28 janvier), puis le trio Brésil, Mexique et Inde, pays qui émergent à toute vitesse. Pour les autres, la crise demeure. En France, le marché restait ainsi en recul de 4,4% en 2012, mais le passage du tout-physique vers un modèle plus éclaté (téléchargement, streaming, CD, vinyle et droits divers) est aussi en train de se faire. Cette bascule naturelle et générationnelle est mondiale, même si l'industrie du disque n'a rien fait pour l'aider.
Elle a commencé par tacler Napster, le premier service qui a compris que la musique quittait l’âge de la propriété pour celui de l’échange et de l’accès illimité. Puis les majors ont rechigné à m