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Libération

Carburants : un débat très inflammable

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Routiers, agriculteurs, secteur automobile… Les lobbys fourbissent déjà leurs armes.
publié le 28 février 2013 à 21h46

Air France n'a même pas eu à se battre. Dans sa réponse à la Cour des comptes, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, a sèchement refusé de taxer le kérosène pour les vols intérieurs. Pas question d'ajouter de la «pression» aux «opérateurs français». Et surtout au «groupe Air France KLM». Car la compagnie, en grande difficulté, est en train de supprimer 5100 emplois. Vu l'enjeu social, la fibre écolo de la ministre s'est envolée…

Ultrasensible. Réformer la fiscalité des carburants est un exercice à hauts risques. Malgré les bonnes intentions affichées, le gouvernement va trouver sur sa route des lobbys puissants (agriculteurs, routiers, taxis, constructeurs automobiles, etc.) qui bataillent pour préserver leurs avantages. Et «le fait qu'on soit en pleine crise, avec des tensions sur l'emploi et le pouvoir d'achat, va encore compliquer les choses», diagnostique un proche du dossier.

Prenons la mesure phare proposée par la Cour des comptes, et reprise par Delphine Batho : l'alignement des taxes entre le gazole et l'essence. Le sujet est ultrasensible en France, vu la diésélisation du parc (72% des ventes annuelles) et la spécialisation des constructeurs tricolores dans ce type de motorisation. Chez Renault, on se dit officiellement «serein», le groupe ayant aussi misé sur l'essence et l'électrique. Mais la hausse du gazole à la pompe hérisse le poil de PSA, premier diéséliste mondial. Cela au