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Analyse

Des garde-fous qui n’empêchent pas les abus

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Les patrons continuent d’être augmentés, malgré les dispositifs de contrôle par les actionnaires.
publié le 4 mars 2013 à 22h26

Pauvres patrons du CAC 40. Au cœur d’un krach social et d’une dépression budgétaire, ils ont vu leur rémunération… gonfler de 4,2% l’an passé, alors que la Bourse, elle, a plongé de 17%. Avec, au total une rémunération moyenne équivalente à 204 smics par mois (1). Mais malgré leurs 3,48 millions d’euros moyens par an (2), ils ont appris dans le même temps qu’ils ont été distancés en 2011 par les patrons anglais (5,34), allemands (4,45), suisses (4,17), espagnols (4,07) et italiens (3,75).

Dans le même temps, un seul grand dirigeant européen a dû quitter son poste : Bob Diamond. Il est vrai que le boss de la très british Barclays et ses 17,5 millions d'euros de rémunérations a été viré pour avoir «tenté de manipuler» entre 2005 et 2009 le libor et l'euribor, ces taux fixés par les banques et auxquels elles se prêtent entre elles… Un dérapage qui n'a rien à voir avec la cupidité des hyperpatrons ? Peut-être. En dépit des abus, le duo syndical patronal français (Afep et Medef) l'assure : «Le code de conduite français est l'un des plus exigeants.» «Une grosse plaisanterie, car le diable se cache dans les détails», rétorque un économiste. S'il existe un potentiel arsenal législatif et fiscal contre les exigences délirantes de cash, le monde de l'entreprise multiplie le lobbying pour un contrôle «moins normatif». Et «plus interne».

C'est ainsi que le «say on pay» (SOP) a ces temps-ci très bonne presse. L'idée : soumettre