Limiter les rémunérations et autres avantages obscènes que s'octroient quelques grands patrons d'entreprises cotées en Bourse : formidable idée, presque de bon sens, qu'une votation suisse remet au cœur de l'actualité, soulignant que la défiance à l'égard de certaines élites et du capitalisme qui les a engendrées demeure vive. Au fil de leurs travaux, les spécialistes de la richesse avaient déjà démontré qu'il n'existe aucune rationalité économique, ne parlons même pas d'éthique, à l'explosion des hauts revenus depuis les années 80. Salaires mirobolants, bonus exorbitants, stock-options en gros paquets, parachutes toujours plus dorés, retraites chapeaux privilégient en effet les hyperprivilégiés et construisent un univers où ces chantres de la libre entreprise, du risque et de l'initiative individuelle se retrouvent plus protégés que l'ensemble de leurs salariés dont ils fustigent les avantages acquis. Impossible donc d'être contre le message envoyé par nos Helvètes voisins, comme le démontre le concert de déclarations politiques en France, notamment à gauche. Justice et bonheur à portée de main ! Quitte à faire déchanter, une nuance : à Libération, certes pas coté en Bourse, l'écart entre les plus hauts et les plus bas revenus tourne autour de 4,5. Vertueux ! Sans aucun doute sur le plan des valeurs, et c'est déjà énorme, mais sans rapport avec les problèmes économiques éventuels de l'entreprise. Morale de l'histoire : la cohésion sociale, nécessaire en temps norma
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