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Analyse

L’Elysée laisse passer l’orage syndical

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Même si la mobilisation n’a pas été massive, le gouvernement, qui compte sur la CGT, s’inquiète de son alliance avec FO.
publié le 5 mars 2013 à 21h56

La manif parisienne, hier, ne dégageait aucun air de kermesse. Dans le carré de tête, qui s'ébranle de la place du Châtelet après 14 heures, deux figures au centre encadrées par Solidaires et la FSU : Jean-Claude Mailly, le leader de FO, et Bernard Thibault, celui de la CGT. Tandem inédit depuis 1995, quand l'union se faisait contre un gouvernement de droite sur le sujet fédérateur, mobilisateur et paralysant des régimes spéciaux. Le climat social a changé, avec un chômage ascendant depuis vingt et un mois. Le contexte politique aussi, avec le retour de la gauche. L'atmosphère du cortège avait, du coup, des accents funèbres, avec des slogans plus orientés contre les signataires de l'accord que contre le pouvoir. «Avec FO et la CGT, sénateurs et députés, dites non à l'accord Medef/CFDT» ou «Tous unis contre l'ANI [accord national interprofessionnel, ndlr], sauvons les CDI.»

Honni. Mission de cette journée d'action donc : faire pression sur les parlementaires qui auront à débattre en avril du fameux ANI honni. «C'est un jeu entre la rue et la loi, pas au-delà», estime Guy Groux, chercheur au Cevipof. Rassembler le ban et l'arrière-ban pour les deux grandes confédérations, et signifier ainsi une forte opposition à un texte jugé «scélérat» signé par les trois autres, CFDT, CFE-CGC et CFTC. Des paraphes qui ne leur paraissent pas suffisamment légitimes alors qu'on attend pour fin mars les résultats du calcul