Physique ou numérique, l’album tient de plus en plus du produit d’appel. C’est donc sur les concerts que s’est jeté le monde de la musique depuis quelques années. Des têtes de pont ont ainsi engrangé des recettes phénoménales en 2012 : Madonna a gagné 296,1 millions de dollars en 88 concerts ; Bruce Springteen 210,2 millions en 81 dates ; Roger Waters 186,4 millions en 72 shows (1). Prix moyen du billet : 113 dollars.
Mais cette extrême concentration de recettes ne dit rien de la course au cachet auquel doivent se livrer l'énorme majorité des musiciens. «C'est loin d'être l'eldorado, assure Vincent Frèrebeau, fondateur du label indé Tôt ou tard. Ces chiffres sont évidemment en trompe-l'œil. Derrière les têtes d'affiche, le commun du musicien est de parvenir à se confectionner un millefeuille de revenus.» (Se) diversifier est devenu le seul moyen de s'en sortir. Le marchandising s'est développé. La vente de disques à la sortie des concerts - sans les coûteux intermédiaires - s'avère cruciale. Le placement de chansons dans des publicités ou des films est devenu une manne activement recherchée. Signer une «synchro», c'est, pour un petit groupe, s'assurer de passer l'année.
«Paupérisé». «La plupart de mes amis qui galèrent attendent le succès miraculeusement, confie Dominique A, vingt ans de carrière et tout juste auréolé du titre "d'artiste masculin de l'année" aux Victoires de la musique. Mais la réalité, c'est