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Libération
Décryptage

Après Fukushima, le nucléaire persévère

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Deux ans après la catastrophe nucléaire au Japon, l’atome n’a pas rendu les armes et continue de se développer, malgré les risques.
La centrale nucléaire d'Ohi, dans la préfecture de Fukui, est la première à avoir redémarré après la catastrophe du 11 mars 2011. (Photo handout Kyodo. Reuters)
publié le 10 mars 2013 à 22h12

C’était le 12 mars 2011. Un jour après le séisme et le tsunami qui ont ravagé une partie du Japon et causé près de 20 000 morts et plusieurs centaines de milliers de réfugiés, le monde découvrait, tétanisé, une troisième catastrophe : l’accident nucléaire de Fukushima. Deux ans après l’émoi suscité par ce drame, le futur de cette industrie demeure flou. Pas d’abandon généralisé, mais pas de relance non plus. Les opposants au nucléaire mobilisent, mais faiblement. La soif d’électricité, surtout, pèse sur les pays émergents et l’Agence internationale de l’énergie prévoit ainsi un développement du nucléaire dans le monde d’ici à 2035. Tour de la planète.

Le Japon croque à nouveau dans l’atome

Au Japon, le cap semble désormais fixé : retour à la case nucléaire. Mais la route sera longue. Revenu au pouvoir, le Parti libéral démocrate a déchiré la feuille de route du gouvernement précédent visant l'arrêt du nucléaire en 2040. Le Premier ministre, Shinzo Abe, veut redémarrer les réacteurs et n'exclut pas d'en bâtir six. «Abe souhaite réduire la dépendance énergétique, explique une source ministérielle. [Avec deux réacteurs en service], nous devons massivement importer du gaz d'Asie du Sud-Est et du pétrole du Moyen-Orient, pour plus de 30 milliards de dollars par an.» Abe insiste néanmoins pour que les 50 réacteurs soient inspectés en profondeur d'ici à trois ans, afin de déterminer ceux qui seront aptes au redémarrage. Des compagnies d'électricité voudraient relancer des réacteurs dès ce print